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temp transl proudhon

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Philosophie politique

Le "premier anarchiste"

Il y eut de nombreuses personnes avant lui à s'opposer aux autorités, mais il est le premier à se qualifier d'anarchiste dans sa thèse (Qu'est-ce que la propriété ?) publiée en 1840, sous la forme d'un dialogue:

« Eh! pouvez-vous le demander, répond sans doute quelqu'un de mes plus jeunes lecteurs; vous êtes républicain.

-Républicain, oui ; mais ce mot ne précise rien. Res publica, c'est la chose publique ; or quiconque veut la chose publique, sous quelque forme de gouvernement que ce soit, peut se dire républicain. Les rois aussi sont républicains.

- Eh bien! vous êtes démocrate ?

-Non.

-Quoi! vous seriez monarchiste ?

-Dieu m'en garde.

-Vous êtes donc aristocrate ?

-Point du tout.

-Vous voulez un gouvernement mixte ?

-Encore moins.

-Qu'êtes vous donc ?

-Je suis anarchiste. »

Auparavant le terme anarchiste servait à insulter la Gauche durant la Révolution française, il désigne depuis Proudhon la philosophie politique anarchiste.

La propriété c'est le vol

Selon Proudhon, de même que l’esclavage c’est l’assassinat de l’homme, la propriété c’est le vol. Si, écrit-il dans Qu’est-ce que la propriété ? (1840) : »tel auteur enseigne que la propriété est un droit civil, né de l'occupation et sanctionné par la loi"; si "tel autre soutient qu'elle est un droit naturel, ayant sa source dans le travail"; lui prétend "que ni le travail, ni l'occupation, ni la loi ne peuvent créer la propriété, qu'elle est un effet sans cause".

Proudhon affirme que le propriétaire capitaliste, en payant le travail des ouvriers, paye "autant de fois une journée qu'il a employé d'ouvriers chaque jour, ce qui n'est point du tout la même chose". Ainsi il a fallu quelques heures à deux cents grenadiers pour dresser l'obélisque de Louqsor sur la place de la Concorde, "suppose-t-on qu'un seul homme, en deux cents jours, en serait venu à bout ?".

La production est le résultat de l'utilisation de la force collective du travail et non de l'addition des forces individuelles des travailleurs. C'est la force collective qui permet le surplus d'énergie, et c'est le propriétaire capitaliste qui s'attribue ce surplus d'énergie. La propriété capitaliste, selon Proudhon, c'est le droit de jouir du travail des autres, c'est le droit de disposer du bien d'autrui. C'est pourquoi la propriété c'est le vol. Selon Proudhon, il y a donc entre l'ouvrier qui reçoit le salaire de sa journée de travail et le propriétaire capitaliste qui s'empare du produit de la force collective auquel l'ouvrier a participé une erreur de compte. C'est pourquoi "le travailleur conserve, même après avoir reçu son salaire, un droit naturel de propriété sur la chose qu'il a produite". Il s'en suit que le travailleur a droit, dans la proportion de son travail, à la participation des produits et des bénéfices. L'existence de la propriété capitaliste a pour conséquence une situation économique et politique désastreuse. Du point de vue économique la propriété capitaliste conduit à l'exploitation du travailleur en effectuant une retenue sur son travail productif, et donc en limitant sa consommation au profit d'une minorité d'oisifs (les rentiers). Du point de vue politique la propriété capitaliste conduit à l'inégalité des droits et au triomphe de la raison du plus fort. Est-ce à dire qu'il faille substituer la communauté des biens à la propriété capitaliste. Proudhon ne le pense pas car pour lui la communauté des biens est injuste et oppressive. Elle est injuste car elle permet l'exploitation du fort par le faible, en récompensant de même manière le paresseux et celui qui travaille, en récompensant de même manière la bêtise et le talent. La communauté des biens est oppressive parce qu'elle enchaîne par "une uniformité béate et stupide ... la personnalité libre, active, raisonneuse, insoumise de l'homme ...".

Qu'elle est la solution ? La solution c'est la possession. La propriété capitaliste doit être remplacée par une possession individuelle, transmissible et susceptible d'échange, cette possession "ayant pour condition le travail, non une occupation fictive, ou une oisive volonté". Cependant, dans son ouvrage posthume La Théorie de la propriété (1866), Proudhon constate que : "... le peuple, même celui du socialisme, veut, quoi qu'il dise, être propriétaire ..." et il pense qu'en définitive la propriété individuelle, absolue et incoercible, peut assurer la protection des faibles contre l'Etat. Car c'est l'Etat l'ennemi véritable du citoyen.

Mais l'on ne saurait confondre cette propriété individuelle avec la propriété capitaliste, celle des rentiers, car cette propriété individuelle est fondée sur le travail associatif, c'est une "propriété fédéraliste". La propriété n'est acceptable que dans la mesure où elle permet l'usus et non pas l'abusus.

L'ennemi principal c'est donc l'Etat. C'est la raison pour laquelle Proudhon est hostile à l'Etat, pour l'anarchie et pour la révolution.

Le gouvernement de l'homme par l'homme c'est la servitude

Si l'exploitation de l'homme par l'homme dans la propriété capitaliste c'est donc le vol, selon Proudhon "Eh bien ! le gouvernement de l'homme par l'homme, c'est la servitude" (Les Confessions d'un révolutionnaire, 1850). Le gouvernement démocratique n'est pas épargné : "L'erreur ou la ruse de nos pères a été de faire le peuple souverain à l'image de l'homme. Et dire qu'il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la Présidence de la République !". Selon lui le suffrage universel est une :"...institution excellente pour faire dire au peuple non ce qu'il pense, mais ce qu'on veut de lui"(Le Peuple, 1848).

Finalement Proudhon méprisera la démocratie capitaliste, car :"Religion pour religion, l'urne populaire est encore au-dessous de la sainte ampoule mérovingienne. Tout ce qu'elle a produit a été de changer la science en dégoût et le scepticisme en haine"(De la Justice dans la Révolution et dans l'Eglise, 1858). C'est que Proudhon s'oppose à toute autorité imposée, à celle de l'Eglise comme à celle de l'Etat. Et il n'entend pas que le peuple soit soumis à une nouvelle religion, quelle qu'elle soit. Voilà pourquoi il s'opposera également à marx, dans lequel il voit une nouveau religieu dogmatique et intolérant :"Ne nous faisons pas les chefs d'une nouvelle religion, cette religion fut-elle la religion de la logique, la religion de la raison"(Lettre à Karl Marx du 17 mai 1846).

Pour un ordre volontaire

Proudhon est pour une certaine forme d'ordre. Proudhon est, pour un ordre volontaire : "Je veux aussi l'ordre, autant et plus que ceux qui le troublent par leur prétendu gouvernement, mais je le veux comme un effet de ma volonté, une condition de mon travail et une loi de ma raison. Je ne le subirai jamais venant d'une volonté étrangère, et s'imposant pour conditions préalables la servitude et le sacrifice".

Proudhon est donc contre l'ordre de l'Etat, qui est un ordre militaire, qui a pour but de "maintenir avant tout la féodalité capitaliste dans la jouissance de ses droits ; assurer, augmenter la prépondérance du capital sur le travail ; renforcer, s'il est possible, la classe parasite, en lui ménageant partout, à l'aide des fonctions publiques, des créatures, et au besoin des recrues ; reconstituer peu à peu et anoblir la grande propriété"(L'Idée générale de la Révolution au XIXème siècle, 1851).

Ce que veut Proudhon c'est un ordre qui, sans la force coercitive, remène à l'unité la divergence des intérêts, identifie le bien particulier et le bien général, efface l'inégalité naturelle des facultés par l'égalité de l'éducation. Proudhon veut un ordre dans lequel chaque individu :"soit ... producteur et consommateur, citoyen et prince, administrateur et administré ; où sa liberté augmente toujours, sans qu'il soit besoin d'en aliéner jamais rien ; où son bien-être s'accroisse indéfiniment ...". Cet ordre ne sera pas un ordre politique, selon Prouhon, mais un ordre économique basé sur l'autogestion et la fédération.

La révolution anarchiste sera donc économique : c'est la révolution économique qui permettra de réaliser la justice sociale de l'anarchie par l'autogestion fédéraliste.